Ma première année Junior
« Panthère Rose – Hip-hop »
Saison 2007-2008
Après notre titre de Championnes de France en Novice D2, et parce que les patineuses présentes dans l’équipe Sénior D2 ont pratiquement toutes décidé d’arrêter de patiner, Valérie a décidé de relever un nouveau défi : créer une Junior D2 nommée les Mozaïk.
Pour faire partie de l’équipe, nous devions passer une audition. En plus de devoir répondre aux demandes techniques de patinage, il fallait aussi répondre à l’exigence de la catégorie, soit avoir 12 ans avant le 1er Juillet. Étant donné que j’allais sur mes 13 ans, je me suis présentée à l’audition et j’ai été choisie pour intégrer l’équipe.
En intégrant l’équipe Junior, je venais aussi de me propulser dans l’équipe vedette du club. Comme partout, c’est l’équipe la plus expérimentée qui inspire les plus jeunes patineuses à devenir comme elles plus tard. Dans mon cas, en 3 ans je suis passée de la patineuse avec les étoiles dans les yeux à l’exemple à suivre…
Mes amies Camille et Maude, des Jeanne d’Arc de Rouen, ont elles aussi rejoint l’équipe. Le stage d’été passé à Cherbourg durant le mois d’août, la bonne entente avec les filles et des horaires moins contraignants pour étudier ont fait qu’elles ont eu envie de tenter l’aventure. Leur décision marquera un tournant important à la fin de la saison.
•
En attendant, après la victoire de l’an passé et mon passage chez les Jeanne D’Arc de Rouen, je ne voyais plus mon sport comme un loisir avec quelques compétitions pour s’amuser : j’avais envie de gagner.
Nous avions une bonne équipe et une bonne progression au fur et à mesure de la saison.
En dehors de notre première compétition et de notre 4ème place, nous avons ensuite été en mesure de faire un podium à chaque fois : même lors de notre participation à une compétition se déroulant en Suisse, à Huttwil.
En effet, à la pratique officielle, l’une de mes coéquipières, Mathilde est tombée et s’est fait couper la main durant sa chute. Heureusement, rien de grave, mais nous avons dû réorganiser tout le programme pour pouvoir patiner sans elle.
Cependant, et malgré cette petite aventure, c’était vraiment une fierté de faire un podium, et même une deuxième place dans une compétition semi-internationale.
Avec Camille, nous avons aussi été choisi pour patiner avec l’équipe Novice. Deux de leurs patineuses ne pouvaient pas faire le déplacement, alors nous avons accepté de les remplacer. Il semblerait que nous avons apporté une bonne énergie à l’équipe : elle venait de faire le meilleur score de leur saison, et avait le goût de travailler encore plus dur pour monter sur les podiums.
J’ai toujours adoré faire plusieurs équipes, cela me permettait de patiner avec mes copines qui n’étaient pas dans la même équipe que moi, mais aussi apprendre à connaitre les nouvelles patineuses, ou nouveaux patineurs!
Le seul bémol de cet engagement, c’était la pratique en arrivant en Suisse. Nous avions fait le chemin en bus, en car couchette, et malgré la fatigue du voyage nous avions un entraînement sur glace dans les environs de 00h. Et forcément, faisant les deux équipes, nous avons terminé vers 2 heures du matin, quelque chose comme ça! Et ce n’était vraiment pas notre meilleur entraînement !
Photos des deux équipes de Louviers
(Première photo, je suis en bas, en noir à gauche, sur la deuxième photo, je suis à la deuxième en partant de la droite)
•
2008 fût une année marquante pour la ville de Rouen. Elle avait l’honneur d’accueillir non seulement la French Cup début Février, mais aussi la Coupe du Monde Junior au mois de Mars!
Pour l’occasion, Valérie était en charge de chorégraphier un programme pour la cérémonie d’ouverture de la compétition. Des patineuses de toutes la Normandie ont été conviées à participer et bien sûr, j’en faisais partie.
Pour l’événement, les patineuses de Rouen et de Louviers accueillaient chez elles des patineuses venant de Caen, du Havre et de Cherbourg durant les week-ends de répétition. Cela a permis de créer une vraie cohésion entre les différentes patineuses et d’apprendre à se connaitre autrement que dans un contexte de compétition et de « rivalité ».
Notre prestation a vraiment été bien accueillie et de ce que j’ai pu voir dans mes expériences futures, je trouve que notre prestation reste l’une des plus originales.
Par la suite, depuis les gradins, j’ai assisté à la compétition avec des étoiles dans les yeux et j’avais l’envie et l’ambition de participer à mon tour à une Coupe du Monde, mais je ne pensais pas forcément réaliser ce rêve.

Et dont j’ai la chance d’être portée!
•
Après cette belle parenthèse, la suite de la saison a repris son cours. Nous avions toutes nos chances pour gagner les Championnats de France et c’est ce qu’on voulait.
Nous étions en concurrence avec deux autres équipes, les Axel’ice de Caen et les Etincelles de Saint-Etienne. Nous avons toutes gagné une compétition à tour de rôle et en ne finissant jamais dans le même ordre sur le podium ce qui rendait la bataille pour le titre de Championnes de France vraiment intéressante!
La saison passée, notre victoire relevait plutôt de la chance, mais cette année, nous savions que nous étions dans la course et on avait bien l’intention de réussir! D’autant plus que juste avant, nous avons regardé le programme de notre équipe Novice et bien que la concurrence était importante, elles ont gagné!
L’équipe Novice de Louviers était Championne de France pour la deuxième année consécutive!
Avec ce petit boost en plus, c’était maintenant à nous de faire nos preuves. Nous avons fait un bon programme, mais avec deux chutes. Je suis la première à être tombée, vraiment bêtement, et c’est ce qui a entrainé par la suite la deuxième chute…
Cependant, nos chutes ont lieu à des moments importuns, c’est-à-dire durant les transitions du programme ce qui fait que notre note technique n’en a pas été affectée. Ce qui aurait pu être un drame pour nous, fût finalement pas si terrible et s’est révélé être notre force. Nous avions toujours une tendance à faiblir au niveau de l’énergie vers la fin du programme mais les deux chutes ont au contraire re motiver l’équipe. Il était hors de question de se laisser abattre : nous avions l’intention de nous battre jusqu’au bout!
C’était beaucoup de stress en attendant les notes, mais finalement nous avons eu 59 points, moins les deux points de déductions, ça faisait 57 points. C’était notre meilleur score de la saison!
Notre pointage restera d’ailleurs le meilleur score de la compétition et donc par conséquent :
Nous étions nous aussi Championnes de France!

Deux des équipes de Louviers venaient de monter sur la plus haute marche du podium. De plus, aux Championnats de France! C’était une vraie victoire pour le club et pour les patineurs.
Nous devions toujours nous battre avec le gérant de la patinoire pour obtenir des heures de glace, et notre saison commençait toujours beaucoup plus tard que pour toutes les autres équipes du circuit.
Mais rien n’est impossible si on travaille dur pour obtenir ce que l’on veut. C’est dû déjà vu et entendu mais c’est une bonne partie de la réalité. Ce titre, nous sommes allées le chercher, en travaillant encore plus dur pour compenser nos heures d’entraînement en moins et en croyant au fait qu’on pouvait y arriver.
Alors on l’a fait, aussi simplement que ça.

En terme de concurrence, ce fût l’une de mes meilleures saisons en France. Chaque compétition était une surprise, ne sachant vraiment pas qui allait gagner, hormis l’équipe qui était en mesure de faire la plus belle performance.
Nous avions une belle chimie au sein des Mozaïk, c’est ce qui a rendu la saison unique mais aussi magique, et c’est ce qui nous a permis d’atteindre notre objectif, je pense. Nous avions le même but, alors nous étions en mesure de travailler ensemble pour cette réussite.
•
Cette saison marqua aussi ma deuxième année en tant que compétitrice individuelle, avec pas mal de changements.
Le système français, qui jusqu’ici ne comptait que 3 divisions, décida de passer à 5 pour permettre à plus de patineurs de vivre l’expérience des compétitions. Les meilleurs étaient dans la 1ère division et pour ma part, j’étais dans la 3ème, pile au milieu.
Cependant, le système me permettait aussi bien d’être dans la 3ème division que dans la 4ème, et donc de pouvoir acquérir plus d’expérience en multipliant les compétitions comme m’ont expliqué mes entraineurs.
Pour ma part, je comprenais leur point de vue, mais ce n’est pas du tout comme ça que je voyais les choses. J’avais juste l’impression qu’en étant en 4ème division, j’étais moins bonne et moi, je voulais être avec les meilleures, même si c’était pour finir dernière.
Maintenant, avec le recul et plus de maturité, c’était juste dans mon intérêt personnel d’être inscrite dans les deux divisions : pour gagner en confiance et acquérir de l’expérience.
Je me suis donc renseignée sur le système et comme il existe en ski les étoiles pour valider ses habilités, il existe aussi des médailles en patinage. Si j’étais capable de valider la médaille juste au-dessus de la mienne, je ne pourrais plus descendre en dessous de la 3ème division. Alors c’est ce que j’ai fait, j’ai atteint le niveau requis, j’ai demandé à passer la médaille et je me suis battue pour l’avoir.
Et j’ai réussi mon objectif.

Le Dernier Empereur
Cette même année, j’ai gagné mon premier titre de Championne de Normandie et j’ai commencé à apprendre à patiner aux plus jeunes. D’ailleurs, la moitié de mon samedi était consacré au patinage:
8h-10h Artistique
10h-11h Initiation
12h15-13h45 Synchro
J’adorais mes samedis comme ça, c’était juste du plaisir et commencer à initier aux plus jeunes était quelque chose que j’aimais vraiment faire.
Le seul bémol, c’est que de 8h à 13h45, il n’y avait aucun surfaçage!
C’est aussi la première fois où j’ai été « remarquée. » En effet, un stage de 3 jours était organisé à Poitiers, regroupant des patineurs ayant du potentiel sélectionnés par, il me semble, la Ligue de Normandie. Ce stage commençait le lendemain de mes Championnats de France de Synchro, qui se déroulait à Brest.
Il me fallait donc faire la route entre les deux, ce qui représente environ 484km.
Mes parents s’étaient entendus avec moi pour que je ne reste pas pour le podium : je devais arriver le dimanche soir à Poitiers. Finalement, avec notre victoire, mes parents ont changé d’avis pour que je puisse vivre ce moment particulier avec mes coéquipières.
Nous avons fait la route dans la soirée, dormi à l’hôtel et j’ai été déposée le lendemain matin la patinoire de Poitiers, qui est d’ailleurs la patinoire de Brian Joubert, Champion du Monde 2007. J’avais l’impression de marcher sur ses pas tellement il y avait de photos de lui. En tout cas, durant ces trois jours, j’ai pu rencontrer de nouvelles personnes tout en continuant de progresser.
Au mois de Juillet, le club de Louviers organisait son premier stage d’été au Mans. Une occasion pour tous de continuer à patiner pendant les vacances et de renforcer nos amitiés. Nous n’étions plus seulement les membres d’un club ou d’une équipe de synchro, mais nous étions comme une petite famille, l’avantage d’être peu nombreux.
En tout cas, durant cette saison j’ai eu la chance de grimper les échelons de la synchro, en accédant au titre le plus convoité deux fois de suite, mais j’étais aussi en train de faire la même chose en artistique, en m’ouvrant des portes d’un monde qui m’était encore inconnu il y a encore 2ans.